Après l’enregistrement de l’Affaire Annette Zelman, de Philippe Le Guay, et le succès de la deuxième édition de Sœurs jumelles, son festival rochefortais dédié à la rencontre de la musique et du cinéma, Julie Gayet sera traitée comme une marmotte cet été avec une pause bien méritée. en Corrèze. Mais, de son enfance à ses 18 ans, c’est dans une partie de l’Allier qu’il passe ses vacances d’été. Pour la Traduction Femina, elle se souvient de ces murs modestes en lien direct avec la nature.
Enfant, où alliez-vous en vacances ?
Julie Gayet – Ma grand-mère vivait à Vichy. Elle a divorcé de mon grand-père à l’âge de 42 ans et, fait rare à l’époque, a refait sa vie avec un médecin de la ville, qu’elle a rencontré à Madagascar. Je l’aimais beaucoup, comme Robert Redford d’Afrique ! Je n’ai jamais connu ma grand-mère à part elle, alors j’ai eu la chance d’avoir six grands-parents. Il y avait une belle entente entre tout le monde. C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais vu le divorce comme une chose très douloureuse ou problématique. Jacques-Hubert, le nouvel associé de ma grand-mère, était propriétaire du Château des Prugnes, à Sazeret, entre Vichy et Montluçon. Et, parce que mon père, chirurgien, était de garde trois soirs par semaine, trois week-ends par mois et avait peu de pauses, ainsi mes deux frères, Jean-Brice et Erwan, ont toutes nos vacances dans la région de Vichy : dans leur maison de ville. pour de courtes vacances et aux Prugnes, la maison de la famille Jacques-Hubert, chaque été.
A quoi ressemble cette maison ?
Julie Gayet – Une petite propriété avec une belle maison, un parc, un grand étang et un jardin à côté de la maison principale. Il faisait un froid glacial dehors, même en été, mais j’avais l’impression d’être dans un cocon là-bas. C’est notre monde.
Avec qui as-tu passé les vacances ?
Julie Gayet – Avec mes frères et cousins. Cela peut aller jusqu’à douze. Jacques-Hubert a eu la patience d’un ange, car il nous a tous soutenus. J’étais la seule fille du gang et il a dit que je menais les garçons ! Il m’a raconté qu’un jour, alors que nous étions au bord du lac, j’ai crié : « Trois, sautons ! » Ils l’ont tous fait… sauf moi. Je suis le capitaine du groupe et parfois je les rends fous. J’avais mille idées par jour, j’organisais et motivais l’équipe.
Et avec qui avez-vous partagé votre chambre quand vous étiez enfant ?
Julie Gayet – Avec mon cousin Mathieu Gayet, qui vit à Montpellier et qui est mon parent. Nous sommes restés des amis proches. Cette saison nous rassemble.
Quelles activités avez-vous faites?
Julie Gayet – A Vichy, ma grand-mère m’a inscrite dans un centre sportif. J’ai pratiqué le tennis, la voile, occasionnellement le canoë en eau vive, le golf, l’équitation… J’ai aussi pratiqué le tir à l’arc. Grâce à cette saison, je pratique l’athlétisme depuis longtemps. J’ai notamment joué au foot dans un club à Paris, puis à Canal+ avec Arthur, Philippe Vandel, Nagui… Ce jeu d’enfance m’a beaucoup aidé lorsque j’ai intégré l’école de cirque, notamment pour la voltige ou le funambulisme. Mon intérêt pour le sport vient de là, de ma grand-mère, et j’ai continué dans mon travail en mêlant, par exemple, les histoires historiques : Les Joueuses, de Stéphanie Gillard, en 2020, et Haut et forts !, de Peggy Bergère, suit. joueur de football professionnel lors d’un concours de discours.
Qu’avez-vous appris des prunes ?
Julie Gayet – Jacques-Hubert nous a appris beaucoup de choses : comment reconnaître les plantes et les chants des oiseaux, que nous reproduisions par petits groupes, comment entretenir ses bougies, comment… Une qui est ma préférée : nous l’avons laissée dedans. le bateau sur le lac tôt le matin et y resta plusieurs heures pour déjeuner. J’ai aussi passé beaucoup de temps à la ferme, car Bruno, le fils du fermier, était mon préféré quand j’étais petit. Je sais tout faire : traire le lait, nettoyer la peau, nettoyer le fromage, combattre le poulet, préparer le beurre et le fromage… Je peux même porter un moule ! J’ai également entretenu la ferme de légumes et de confitures avec ma grand-mère, pour son plus grand plaisir. Nous vivions une vie autosuffisante, avec tout ce que le groupe pouvait nous procurer.
Est-ce un hobby que personne d’autre n’a ?
Julie Gayet – Mon frère aîné est collectionneur de trois choses, ces créatures marines qui ressemblent à des abeilles. Nous avons ramassé des rochers pendant des heures à chercher des rochers. Aujourd’hui, Jean-Brice possède également le premier catalogue en ligne de trilobites.
Avez-vous une cachette secrète là-bas ?
Julie Gayet – Il y avait une petite pièce dans la maison où je me cachais, lisais et surtout fabriquais mon sapin qui poussait année après année. Ma grand-mère gardait beaucoup de photos dans cette pièce et je ne me lasse pas de regarder les cassettes d’enfance de mon père, puis les nôtres.
Racontez-moi un souvenir inoubliable de cet été…
Julie Gayet – Tous ces moments ont été partagés avec ma grand-mère qui m’a raconté ses grands voyages. Et le souvenir d’un ouragan tout droit sorti d’un film. Une tornade est arrivée, glissant sur le lac et enlevant des arbres sur son passage, qui a quitté le sol en un quart de seconde. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. J’étais paralysé et, ce jour-là, j’ai compris à quel point nous étions insignifiants face à la puissance de la nature.
Julie Gayet – Dans la cuisine, il y avait une table qui me faisait plaisir avec tous les champignons, mangés ou non. Un jour, de retour à Paris, je vais à Fontainebleau avec l’école : je suis tombé sur un chapeau et j’ai dit à mes amis qu’il se mangeait. Nous avons mangé et étions tous malades comme des chiens.
Quel est ton beau péché ?
Julie Gayet – galette de pommes de terre : pommes de terre coupées en lamelles, cuites en tourtière, et persillade. À la fin, vous devez ouvrir un petit bouchon et le remplir de crème. J’ai aussi apprécié les œufs durs, avec leur montagne de pain, et la tarte de ma grand-mère.
Julie Gayet – J’ai adoré la Bibliothèque Rose, notamment les livres de la Comtesse de Ségur. Et, vers 9-10 ans, j’ai eu envie de suivre l’exemple de mon cousin Romain, qui est devenu un habitué. Quand j’étais jeune, je l’adorais, il était mon modèle. Il était plus grand, très intelligent et passait ses journées à lire des livres. Pour lui ressembler, j’ai volé L’Ecume des jours, de Boris Vian. Dans un passage, il dit que les pièces bougent et, évidemment, je l’ai pris à cœur. Tout comme la fois où Colin a attrapé un coupe-ongles pour sculpter ses yeux en chocolat. J’étais trop jeune pour comprendre, un peu effrayé, mais cette lecture a changé ma vie et j’ai commencé à voir le monde d’une manière différente.
Et les devoirs de vacances ?
Julie Gayet – Vous n’avez rien ! Mais j’ai passé l’été à travailler à l’étranger sans m’en rendre compte. Même aujourd’hui, quand je suis en vacances, je ne peux pas m’asseoir sur un canapé sans rien faire. C’est lié à cette enfance. Le matin, je me réveille toujours de bonne humeur, enthousiasmé par la journée à venir.
Y a-t-il une chanson qui vous rappelle les prunes ?
Julie Gayet – Je retiens surtout le silence, lors des sorties de pêche. Nous vivions sans musique, mais nous écoutions les sons de la nature.
Comment s’est passée ta soirée?
Julie Gayet – Nous adorons les jeux de société. Il y en avait une malle pleine qui sentait la poussière. La seule chose que je n’aime pas, c’est le Monopoly, un jeu d’argent qui rend fous mes cousins. Par contre, mon frère aîné était fou d’astrophysique et, grâce au télescope qu’on lui avait offert quand il était jeune, on passait nos nuits la tête dans les étoiles.
Quelles odeurs vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à cette époque ?
Julie Gayet – Ils sont la barre. J’aimais traire les vaches et regarder les veaux naître. Ça sent aussi les fleurs que j’ai faites pour ma grand-mère.
Qu’avez-vous transmis à vos enfants dans cette région ?
Julie Gayet – Peu parce que, quand j’ai eu mes fils, on ne pouvait plus aller aux Prugnes, qui revenaient à la famille de Jacques-Hubert. Je les ai emmenés une fois, peut-être 4 et 5 ans, je voulais à tout prix partager cet endroit et cette grande partie de moi avec eux. Je suis allée à la chasse aux œufs de Pâques avec mon amie Audrey Marnay et ses garçons.
Que représente cette région pour vous aujourd’hui ?
Julie Gayet – C’est un lieu sûr, pas un moment. Nous quittions rarement Prugnes, nous n’étions jamais fatigués ni lassés de cette vie à la campagne.
Julie Gayet – Non, car quand j’avais 18 ans, nous sommes allés en Provence. Mes parents en ont acheté un délabré que nous avons rénové. Il y avait un maçon, moi et mes frères de sa profession et ses amis. J’ai appris à préparer le béton, rénover, construire…
Êtes-vous triste de cette saison?
Julie Gayet – Non, ce n’est pas ma nature. Les Prugnes, c’est ma madeleine de Proust, une époque que je chéris et qui m’a élevée. Mais j’aime me concentrer sur le présent, sur ce que nous avons construit depuis.
Julie Gayet – Que de beaux souvenirs et une relation naturelle avec la nature. Savoir quand attraper du poisson, quand manger tel ou tel légume… Même avant le conflit, mes grands-parents, par exemple, ont vu l’arrivée du Gaucho [insecticide néonicotinoïde] est un gros problème, notamment pour les abeilles. J’ai vite compris les dangers des pesticides. Je suis heureux qu’il y ait une prise de conscience de la nécessité de sauver l’environnement, en particulier chez les jeunes. Mais je n’ai jamais pensé à ma relation avec la nature d’un engagement politique ou de la violence puisque c’était ancré en moi depuis mon enfance. Je ne jetterai jamais une cigarette dans la nature ni ne tuerai un animal pour le sport ou le plaisir. De la même manière que mon père médecin nous apprenait à nous laver et à nous nettoyer les mains, j’ai trouvé des exemples au début de mon parcours dans la nature. J’ai compris que c’est important pour notre vie, il faut le protéger.
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Aujourd’hui, à quoi ressemblent vos meilleures vacances ?
Julie Gayet – Il y a des moments à partager avec les gens que j’aime, à Tulle, en Corrèze, profiter de ma maison, aller au marché, cuisiner pour nos enfants et petits-enfants. Et aussi pouvoir aller au cinéma, prendre un café en terrasse après avoir acheté le journal. C’est très simple, dans un endroit où je me sens chez moi.